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Après Kinshasa, les gros seins font parler d’eux dans la province du Bas-Congo, sud-ouest de la République démocratique du Congo. D’après un article de Syfia-Grands-Lacs, à Matadi, ville à plus de 260 Km de Kinshasa, les filles ne jurent que par les gros seins.

L’une d’elle dit qu’elle avait «honte de ses petits seins. J’ai enfin réussi mon rêve de les faire grossir». Un rêve d’un autre genre.

«C’est attrayant et c’est un signe de féminité que d’avoir une forte poitrine. Et les hommes adorent ça», justifie une femme qui a eu recours au procédé. Les cabinets cosmétiques qui ont ouvert leurs portes à Matadi ne désemplissent pas, apprend-t-on.  

Ruée vers les gros seins

C’est comme si l’on assistait à une ruée vers les grosses poitrines.

Tous les moyens sont bons pour y parvenir. Produits locaux, importés et compléments alimentaires sont proposés «aux clientes qui veulent voir leur poitrine prendre du volume. On y trouve des pommades, des tisanes, divers comprimés, des ventouses, etc., dont la composition n’est guère connue, de même que leurs effets secondaires possibles», précise Syfia Grands-Lacs.

Cette tendance a déjà été observée à Kinshasa il y a une dizaine d’années. Avant que les filles aux fortes poitrines ne se sentent décomplexées, celles aux tailles fines et faibles poitrines avaient la côte. Elles n’hésitaient pas à porter des décolletées et des hauts moulants communément appelés body.

Les filles aux poitrines plantureuses n’osaient pas se mettre en valeur avec des telles tenues trop voyantes ou sexy sans être regardées de travers ou traitées de vulgaires.

Le temps des miss-lolo

En 2000, c’est le début de l’émancipation pour elles. Un groupe congolais de musique, les Makoma, sort son album. Les chanteuses du groupe, basé en Hollande, avec des fortes poitrines s’affichent avec des body. Au point que Makoma est passé dans le langage courant pour désigner les fortes poitrines.

Une année après, l’artiste ivoirien Meiway, sort l’album Eternet avec un titre prisé des congolais, Miss Lolo. Les filles ivoiriennes aux fortes poitrines y sont à l’honneur. Dans la foulée, un concours est organisé en Côte d’Ivoire pour élire la fille à la poitrine généreuse. Le musicien ivoirien en énumère les tailles. Papaye solo, adbata, les mibé, etc.

Pendant ce temps, la tendance s’inverse à Kinshasa. Les petites poitrines n’ont plus la côte. Les pulpeuses gagnent du terrain. Tous les moyens sont bons pour se redonner le moral et attirer les regards.

Une course pour avoir une poitrine pulpeuse qui ne se fait pas sans conséquence. Dans la province du Bas-Congo, déjà, «certaines se sont même déformées le torse à force de cacher leurs gros seins et des mamans conduisent leurs enfants auprès des grands parents pour les « soigner » à l’aide des plantes.

Les corps des filles sont soumis à rude épreuve dans les cabinets qui grossissent les seins dans la ville portuaire de Matadi. «Après consultation, la cliente est soumise au massage puis à une ventouse. Les résultats s’obtiennent entre trois et quatre mois selon l’organisme».

Tous les risques sont pris avec les traitements aux hormones pour atteindre son objectif. Les conséquences dans ce secteur de santé peuvent être fâcheuses d’autant plus qu’il manque de réglementation. Et les filles font tout ce qui est possible pour attirer les regards des hommes sur leurs poitrines.